Né en 1980, Dominique Tille a été plongé très tôt dans le chaudron de la musique. Son père dirige une chorale populaire et sa mère est active dans le folklore vaudois. Il fait ses débuts de choriste au Chœur des Gymnases Lausannois, puis il fréquente le Conservatoire de Lausanne dans le cadre de la formation de maître de musique où il obtient un diplôme supérieur d’études musicales. De là est née une véritable passion pour la direction chorale, discipline à laquelle il se forme au Conservatoire de Genève, dans la classe de Michel Corboz.
Très vite, les projets s’enchaînent: il cofonde à 22 ans le Chœur des Jeunes de Lausanne, en tandem avec Nicolas Reymond, dans un répertoire très éclectique. Peu après, il réunit un ensemble vocal féminin qu’il dirige toujours, c’est Callirhoé (nom d’une naïade de la mythologie grecque à la beauté légendaire). Il parachève sa formation à Berlin, et c’est durant son séjour en Allemagne qu’il postule — avec succès — pour remplacer Véronique Carrot à la tête du Chœur de la Cité. Il s’occupe également du chœur de l’HeMU, Haute école de musique de Lausanne et il reprend la direction du Motet de Genève en 2012.
Par bonheur, cette orientation très classique ne l’a jamais coupé de ses racines populaires. Car Dominique Tille est un caméléon. Il a l’autorité inspirante d’un Kapellmeister quand il dirige une Passion de Bach. Ses boucles blondes lui font alors presque une perruque. Mais quand il faisait répéter, il y a quelques années, la chorale de Godomey, venue du Bénin lors d’un projet d’échange avec son chœur des jeunes de la Paudèze, il avait l’air d’un griot blanc crépu ! Dominique Tille a cette faculté de transmettre sa passion et de faire passer ses exigences, avec doigté, énergie et une bonne dose d’humour.
Tout aussi convaincant dans des concerts électrisants de gospel que dans les miniatures nordiques qu’il affectionne. Comme le disait Anne-Catherine Sutermeister, qui l’avait engagé au Théâtre du Jorat pour Chorale Attitude en 2010, Dominique Tille « dynamise le chant choral et fait éclater le rang d’oignons ». (Matthieu Chenal, 24 Heures.)